En un peu plus de deux mois, plus de la moitié de la réduction substantielle des droits d’accises sur l’essence et le diesel décidée par le gouvernement a été consommée. La sonnette d’alarme a été tirée par les opérateurs, qui définissent la flambée du prix de l’essence comme une situation désormais incontrôlable : ces derniers jours, en effet, le coût du litre de ce carburant a dépassé les 2 euros comme prix moyen de la dernière semaine, augmentant d’environ 7 centimes.
Mais la situation pourrait aussi empirer, c’est du moins ce qu’affirme la Fédération des gestionnaires de stations-service, convaincue que le prix à la pompe pourrait franchir le plafond de 2,5 euros d’ici l’été. En effet, outre la pandémie de coronavirus et la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le scénario est aggravé par les coûts de raffinage, qui explosent à l’échelle mondiale : l’édition d’aujourd’hui de la Repubblica souligne que les marges de ceux qui transforment le pétrole brut en carburant sont passées ces deux dernières années de 5 à 10 dollars le baril à 60 dollars actuellement, ce qui se traduit par une augmentation des gains pour les opérateurs et des coûts pour l’automobiliste. Tout cela est dû à une disponibilité réduite des produits raffinés : la Chine exporte 7 % de moins, la Russie est gênée par l’embargo et les États-Unis ont réduit leur capacité en raison de problèmes de restructuration des usines.
Quoi qu’il en soit, le gouvernement entend continuer à surveiller la situation : un décret est en préparation au Palazzo Chigi, qui devra contenir une nouvelle répartition en faveur des entreprises et des citoyens, également parce qu’en plus de l’essence, le prix du gaz en Europe a encore augmenté (hier sur les marchés il a gagné 16% après l’annonce de la réduction des fournitures de la Russie à l’Allemagne). « Le gouvernement continue de croire qu’il y a des entreprises qui profitent de la situation, avec des gains budgétaires somptueux », peut-on lire dans le journal.