« Le lithium et le cobalt font partie des métaux de batterie les plus importants, essentiels à la transition énergétique, étant donné leur utilisation dans les véhicules électriques et d’autres applications. Par conséquent, la demande attendue pour les deux est étroitement liée aux progrès de l’électrification et de la pénétration des véhicules électriques eux-mêmes ». Les propos de l’économiste Daniela Corsini ne laissent aucune place à l’interprétation : l’Europe devra elle aussi se lancer dans la course mondiale au lithium, du moins si elle veut vraiment suivre le marché automobile, dont les prévisions annoncent une augmentation constante des ventes de ce type de véhicules au cours des dix prochaines années.
L’édition d’aujourd’hui de Repubblica souligne que l’Europe se tourne en fait de plus en plus vers le lithium et le cobalt. Dans ce sens, le groupe minier français Imerys a annoncé que, dans les cinq prochaines années, le gisement de lithium de l’Allier, dans le centre de la France, sera opérationnel : nous parlons d’un projet qui prévoit des investissements s’élevant à 1 milliard d’euros pour un horizon d’exploitation d’au moins 25 ans, et qui représente donc une opportunité tentante pour le pays transalpin d’accroître son indépendance dans l’approvisionnement en matières premières. Et l’Italie ? Le mois dernier, l’entreprise australienne Altamin a annoncé qu’elle avait obtenu une licence d’exploration de la région du Latium pour le projet Campagnano, une zone riche en lithium géothermique, où Enel Green Power et l’entreprise australienne Vulcan Energy travaillent également sur un projet commun.
« L’objectif est de réduire la dépendance européenne vis-à-vis de l’étranger, conformément aux indications de l’UE, pour éviter de répéter ce qui s’est passé avec le gaz russe », peut-on lire dans le journal. « La chaîne de production du cobalt est très concentrée géographiquement : la République démocratique du Congo contribue à 74% de l’extraction mondiale, égale à 118 000 tonnes, tandis que la Chine contrôle 72% du raffinage mondial. La chaîne d’approvisionnement en lithium, en revanche, est moins concentrée : l’Australie est le premier producteur mondial, suivie du Chili, de la Chine et de l’Argentine. Selon la dernière étude d’Intesa Sanpaolo, il pourrait y avoir une pénurie de lithium en 2022, en raison d’une baisse de la production chinoise due à de graves pénuries d’électricité pendant l’été. C’est précisément la pénurie de ces éléments qui favorise toute une série d’accords entre l’industrie automobile et les producteurs miniers ».